Comment gérer les réseaux sociaux en tant qu’autrice ou auteur ?
Dernière mise à jour : 8 oct.
Aujourd’hui, je voulais vous parler de mon expérience et de mon ressenti par rapport aux réseaux sociaux. Étant une millennial (génération 80-90), j’ai grandi sans les réseaux sociaux et je ne vous cache pas que, plus je vieillis, plus j’ai envie de retrouver cet état d’esprit que j’avais durant ma jeunesse, un temps où les interactions étaient plus simples et moins dictées par la technologie.
Les réseaux sociaux ont pris une place immense dans notre quotidien, et il est désormais difficile d’échapper à leur influence, que l’on soit écrivain(e), artiste, ou professionnel(le) dans n’importe quel domaine.
En tant qu’autrice, je me suis souvent demandé si j'étais vraiment obligée de les utiliser, et si leur gestion en valait vraiment la peine, surtout que, je ne me sens pas, vraiment, à l’aise avec cet univers. Cette question est particulièrement délicate, car bien que les réseaux sociaux soient un outil puissant pour faire connaître mon travail, ils peuvent aussi représenter une charge émotionnelle et mentale considérable.
Ironie du sort, en étant en train de travailler sur un post Facebook, j'ai vu passé un post de Visionnaire Magazine qui citait Eminem, célèbre rappeur américain, et j'ai commencé à réfléchir à la question.
Sommes-nous obligés d’être sur les réseaux sociaux ?
La réponse est non, vous n'êtes pas obligé, je ne suis pas obligée. Plusieurs auteurs et autrices à succès ont réussi à bâtir une carrière sans avoir une présence significative sur les réseaux sociaux. Cependant, dans notre société actuelle, où la visibilité et l'engagement direct avec les lecteurs et les lectrices sont devenus des moteurs de succès, il est indéniable que les réseaux sociaux peuvent offrir une plateforme efficace et accessible pour toucher un large public.
En tant qu’autrice et malgré mon aversion pour les réseaux sociaux, j'ai choisi d'y être car en étant indépendante et autoéditée, cela m'aurait probablement demandé plus d'efforts pour compenser cette absence à travers d'autres canaux (événements littéraires, newsletters, relations presse, etc.).
Cela dit, il existe beaucoup d'exemples d'auteurs ou autrices qui réussissent à se passer des réseaux sociaux et qui misent sur d'autres moyens pour promouvoir leur travail, notamment en s'appuyant sur des maisons d'édition qui prennent en charge toute la partie communication, car oui le marketing et la communication sont des métiers à part entière que tout le monde ne maitrise pas. D’autres utilisent leur propre site web et des newsletters pour maintenir une connexion plus directe avec leur lectorat sans être pris dans la spirale des réseaux.
Les réseaux sociaux : une charge de travail supplémentaire
Il est incontestable que gérer sa présence en ligne est un travail à part entière. Poster régulièrement, répondre aux commentaires, surveiller son image, créer du contenu intéressant et engageant sont autant de tâches qui, mises bout à bout, consomment un temps précieux. Pour un auteur ou une autrice, ce temps pourrait être mieux investi dans l’écriture, dans le perfectionnement de son art, ou tout simplement dans des activités plus gratifiantes.
Il est important de reconnaître que la pression pour être visible sur les réseaux sociaux est souvent amplifiée par l’idée que le succès commercial en dépend entièrement. Toutefois, cela reste une vision réductrice. Un bon livre, une œuvre authentique, trouvera toujours son chemin auprès des lecteurs ou des lectrices, même sans une présence active sur chaque plateforme.
Se fixer des limites
Si les réseaux sociaux vous angoissent ou vous dérangent, comme pour moi, il est essentiel de poser des limites. Grâce à certains conseils que j'ai reçu, j'ai pu mettre en place quelques stratégies, qui s'avère pas encore très fructifiant, pour réduire leur impact sur ma vie quotidienne, tout en les utilisant de manière stratégique pour promouvoir mon travail :
Se fixer des horaires spécifiques : Limiter son utilisation des réseaux sociaux à des moments précis de la journée ou de la semaine. Cela peut aider à éviter un épuisement et à préserver son énergie créative pour l’écriture.
Automatisez certaines tâches : Utiliser des outils de planification pour programmer les publications à l’avance, permet de rester présent(e) sans avoir à se connecter constamment. Des plateformes comme Buffer ou Hootsuite sont des alliées précieuses.
Déléguez cette tâche : Si vous avez les moyens, embaucher quelqu’un pour gérer vos réseaux sociaux et cela peut être une option libératrice. De nombreux écrivain(e)s collaborent avec des community managers pour cette raison.
Choisissez vos plateformes : Vous n’avez pas besoin d’être partout. Choisissez un ou deux réseaux où vous vous sentez le plus à l’aise et où votre public cible est le plus actif, et concentrez-vous dessus.
Établissez une relation authentique : Utiliser les réseaux sociaux ne signifie pas se forcer à « performer ». Soyez vous-même, partagez votre processus créatif, vos réflexions, vos lectures... En restant authentique, vous attirez un public qui vous apprécie pour ce que vous êtes, et non pour une image fabriquée.
Se déconnecter : Lorsque vous sentez que vous êtes proche du burn-out, déconnectez-vous tout simplement. Si votre public vous suivait assidûment, il sera toujours là. Rappelez-vous que votre santé mentale est bien plus importante que la performance.
Je pense que je ne suis pas la seule à ressentir un certain rejet vis-à-vis des réseaux sociaux, surtout avec le harcèlement quotidien que certains subissent. Beaucoup partagent ce sentiment de trop grande intrusion dans la vie privée, d’injonction à la performance constante et d’anxiété. Cela est amplifié par la course aux likes, aux followers, et l’algorithme qui privilégie la régularité.
Toutefois, il est important de se rappeler que VOUS êtes aux commandes de votre présence en ligne. Les réseaux sociaux ne devraient jamais régir notre vie ou empiéter sur notre bien-être mental.
Si vous ressentez de la frustration ou du stress en les utilisant, il est temps de repenser leur usage et de les adapter à vos propres termes.
En tant qu’autrice et utilisatrice bien malgré moi des réseaux sociaux, je peux vous donner un conseil, vous n’avez pas à vous soumettre aveuglément aux diktats des réseaux sociaux. Ils ne sont qu’un outil parmi d’autres, et comme tout outil, ils peuvent être utilisés selon vos propres besoins et limites. Si vous décidez de les intégrer dans votre stratégie, faites-le à votre manière, en vous protégeant des aspects qui ne vous conviennent pas et en utilisant ceux qui vous paraissent bénéfiques.
Finalement, que vous choisissiez de les utiliser ou non, l’essentiel est de rester fidèle à vous-même et à votre créativité, car c’est cela qui, en fin de compte, fera la différence auprès de vos lecteurs et lectrices.
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